En bref : • Le déficit de la Sécurité sociale atteint près de 17 milliards d'euros en 2024 et pourrait grimper à 25 milliards en 2025 sans mesures correctives. • Le gouvernement envisage de réduire sa prise en charge des consultations médicales (actuellement 70%), transférant davantage de coûts vers les mutuelles et les patients. • Les mutuelles prévoient déjà des hausses de cotisations entre 5,5% et 9,5% pour 2025, ce qui pourrait s'aggraver avec ce transfert de charges. • Cette mesure risque de compromettre l'accès aux soins pour certains patients qui pourraient renoncer à une couverture complète ou reporter des consultations médicales. |
Figure-vous que le gouvernement est au pied du mur. Avec un déficit de la Sécurité sociale qui s’envole à près de 17 milliards d’euros pour 2024, l’État cherche désespérément à colmater les brèches. Et devinez qui pourrait en faire les frais ? Nous tous, lors de nos consultations médicales. Une mesure qui fait déjà grincer des dents les associations de patients.
Sommaire
Le gouffre s’élargit dans les comptes de la Sécu
C’est la dégringolade. On ne parle plus de petit trou, mais d’un véritable canyon dans les finances de notre système de santé. En 2023, on dépassait déjà les 10 milliards d’euros de pertes. Aujourd’hui? Les dernières évaluations font état d’une hausse de plus de 5 milliards supplémentaires.
Vous vous souvenez de la crise sanitaire de 2021? Eh bien, sans mesures drastiques, les prévisions pour 2025 nous rapprochent dangereusement de ce niveau catastrophique avec des pertes qui pourraient atteindre les 25 milliards!
Face à ce mur, l’État se retrouve dos au mur. Il doit absolument trouver des solutions durables pour limiter les dépenses et augmenter les recettes. Mais comment s’y prendre sans créer de nouvelles victimes collatérales?
Le patient et sa mutuelle: les premiers sur la liste des sacrifices?
Alors voilà le plan qui se dessine. L’idée du gouvernement? Réduire le fameux « ticket modérateur » pour les consultations médicales. Bon, je vous explique le principe si vous n’êtes pas familier avec ce jargon administratif.
Actuellement, quand vous consultez votre médecin, la Sécurité sociale prend en charge 70% du coût, les 30% restants constituant ce qu’on appelle le « ticket modérateur ». Pour la plupart d’entre nous, ces 30% sont remboursés par notre mutuelle.
Mais si l’État réduit sa part à, disons, 65% ou 60%, qui va payer la différence? Vous avez deviné: soit votre mutuelle (qui augmentera vos cotisations en conséquence), soit directement votre portefeuille!
Scénario | Part Sécurité sociale | Part mutuelle/patient | Conséquence probable |
---|---|---|---|
Actuel | 70% | 30% | Situation stable |
Hypothèse 1 | 65% | 35% | Hausse modérée des cotisations |
Hypothèse 2 | 60% | 40% | Forte hausse des cotisations |
Un précédent qui ne présage rien de bon
Ce ne serait pas la première fois que l’État joue à ce petit jeu. Souvenez-vous: en 2023, le remboursement des soins dentaires a été abaissé à 60%. Les mutuelles ont dû compenser, et devinez qui a payé l’addition au final?
Ce transfert de charge vers les organismes complémentaires risque fort de se répercuter sur nos cotisations. Et quand on sait que ces dernières prévoient déjà des hausses entre 5,5% et 9,5% pour 2025 selon le cabinet Addactis, on se dit que la pilule va être particulièrement difficile à avaler.
J’ai discuté avec Claire, 43 ans, enseignante à Lyon: « Avec trois enfants et un mari qui consulte régulièrement pour son dos, une hausse de ma mutuelle serait vraiment compliquée à absorber dans notre budget déjà serré. On va peut-être devoir renoncer à certains soins… »
L’effet boule de neige sur l’accès aux soins
La vraie question qui se pose, c’est celle de l’accès aux soins. Si les mutuelles deviennent plus chères, certains pourraient être tentés de réduire leur couverture, voire de s’en passer. D’autres pourraient reporter leurs consultations, aggravant potentiellement leur état de santé.
N’est-ce pas paradoxal? Pour sauver les finances de la Sécurité sociale, on risque de compromettre sa mission fondamentale: garantir l’accès aux soins pour tous.
Et demain, qu’est-ce qui nous attend?
Vous savez ce qu’on dit: quand on commence à rogner sur un acquis social, c’est rarement pour s’arrêter en si bon chemin. Après les consultations médicales, quels seront les prochains postes visés? Les médicaments? Les hospitalisations?
Ce qui est certain, c’est que cette situation nous concerne tous. Avez-vous déjà calculé ce que représentent vos dépenses de santé annuelles? Avec ces changements potentiels, il serait peut-être temps de faire ce petit exercice pour anticiper l’impact sur votre budget familial.
En attendant les décisions finales du gouvernement, une chose est sûre: notre système de santé est à un tournant. Et vous, seriez-vous prêt à payer plus pour maintenir la qualité de vos soins, ou préféreriez-vous voir l’État explorer d’autres pistes pour combler ce déficit qui semble sans fond?