En bref : • Sanofi envisage de vendre sa filiale Opella HealthCare France qui fabrique le Doliprane, médicament emblématique français vendu à 400 millions de boîtes par an. • D'autres produits populaires comme Maalox, Toplexil, Magné B-6, Aspégic, Lysopaïne et Maxilase pourraient également changer de propriétaire lors de cette cession. • Des alternatives françaises au Doliprane existent, notamment l'Efferalgan et le Dafalgan produits par UPSA, ainsi que le paracétamol générique de Biogaran. • Cette possible cession soulève des questions sur la souveraineté pharmaceutique française, alors que la majorité des paracétamols sont déjà produits hors de France. |
Vous le connaissez forcément, ce médicament qui trône dans votre armoire à pharmacie depuis toujours. Figure-vous que le Doliprane, ce remède national contre nos maux de tête, pourrait bientôt changer de nationalité. Sanofi envisage de vendre sa filiale qui le fabrique. Mais que va-t-il advenir de notre antidouleur préféré?
Sommaire
Un pilier français de nos pharmacies en plein chamboulement
Le chouchou des Français depuis des décennies
Ah, le Doliprane! Ce petit comprimé blanc a conquis nos foyers depuis sa création en 1964. Imaginez un peu: chaque année, ce sont près de 400 millions de boîtes qui sont vendues en France. C’est fou, non? Un véritable phénomène national!
Malgré quelques polémiques sur ses effets secondaires – parce que, soyons honnêtes, quel médicament n’en a pas? – ce paracétamol à la française reste l’antidouleur et l’antipyrétique de référence. Des tout-petits aux grands-parents, tout le monde y a recours. Il s’est imposé comme une institution médicale à la française, au même titre que le camembert dans nos frigos.
Sanofi prépare ses valises pour d’autres aventures
Voilà que Sanofi, ce géant pharmaceutique bien de chez nous, songe à vendre sa filiale Opella HealthCare France qui fabrique le Doliprane. La raison? Le groupe préfère se concentrer sur des activités plus stratégiques et surtout plus lucratives, comme les vaccins ou les médicaments innovants.
Et le Doliprane n’est pas le seul concerné! Dans ce grand déménagement pourraient aussi partir Maalox, Toplexil, Magné B-6, Aspégic, Lysopaïne et Maxilase. Toute une partie de notre pharmacie française pourrait ainsi passer sous pavillon étranger. Vous vous rendez compte?
Que faire si notre cher Doliprane devient « étranger »?
Alternatives françaises: on a encore de quoi soulager nos maux
Pas de panique! Si vous tenez absolument à consommer français pour vos maux de tête, d’autres options existent. Le marché du paracétamol n’est pas un monopole, loin de là.
Vous pourriez vous tourner vers l’Efferalgan ou le Dafalgan, tous deux fabriqués par le laboratoire UPSA, bien ancré sur notre territoire. Ces alternatives « made in France » sont tout aussi efficaces que notre bon vieux Doliprane.
Et si vous préférez faire des économies – parce que les fins de mois sont parfois difficiles – le paracétamol de Biogaran constitue une option générique locale et moins coûteuse. Cerise sur le gâteau: tous ces médicaments sont remboursés par l’Assurance maladie si vous les achetez avec une ordonnance.
Médicament | Fabricant | Origine | Particularité |
---|---|---|---|
Doliprane | Sanofi (pour l’instant) | Française (en suspens) | Le plus connu, différentes formes |
Efferalgan | UPSA | Française | Spécialité en comprimés effervescents |
Dafalgan | UPSA | Française | Variété de formes disponibles |
Paracétamol Biogaran | Biogaran | Française | Option générique économique |
Le paracétamol français: une espèce en voie de disparition?
Il faut bien l’admettre, la majorité des paracétamols vendus en France ne sont déjà plus fabriqués sur notre sol. La plupart proviennent de pays asiatiques, où les coûts de production sont nettement inférieurs. Le Doliprane était donc l’une des dernières exceptions de cette production locale.
Cette tendance à la délocalisation n’est pas anodine. J’ai eu l’occasion de discuter avec un pharmacien de quartier qui me confiait: « Pendant la crise du Covid, on a bien vu le problème. Quand les chaînes d’approvisionnement se sont retrouvées perturbées, on s’est soudain rappelé l’importance d’avoir une production nationale de médicaments essentiels. »
La possible cession du Doliprane soulève donc une question plus large sur notre souveraineté pharmaceutique. Est-ce vraiment raisonnable de dépendre autant de l’étranger pour nos médicaments du quotidien?
La fin d’une époque?
Si cette vente se concrétise, ce sera un peu comme si un morceau de notre patrimoine santé partait à l’étranger. Vous vous souvenez peut-être de ces publicités Doliprane qui nous ont accompagnés pendant des années? « Doli, Doli, Doliprane! »
Mais rassurez-vous: même si le propriétaire change, le médicament restera probablement identique. La formule ne changera pas, et l’efficacité non plus. Et puis, on pourra toujours se consoler avec nos autres marques françaises.
Alors, êtes-vous de ceux qui regardent la nationalité de leurs médicaments? Ou pour vous, seule l’efficacité compte, peu importe qui fabrique la pilule qui vous soulage? En tout cas, cette histoire nous rappelle que même nos petits comprimés blancs n’échappent pas à la mondialisation. Qui l’eût cru?