En bref : • L'ANSM renforce le contrôle des opioïdes (Tramadol, codéine) face à l'augmentation des ordonnances falsifiées (873 sur 2600 recensées) et des décès par overdose. • Nouvelles mesures : prescription sur ordonnances sécurisées avec filigrane, mentions pré-imprimées identifiant le médecin, et validité réduite à 12 semaines au lieu d'un an. • Les pharmaciens approuvent ces mesures mais estiment que le système d'ordonnances papier reste obsolète, plaidant pour des solutions numériques plus efficaces. • Les premières actions de sensibilisation montrent déjà des résultats avec une baisse de 6% des prescriptions d'opioïdes entre 2022 et 2023. |
Figure-toi que j’ai appris quelque chose d’assez inquiétant. L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament vient de serrer la vis sur les prescriptions d’opioïdes. Et ce n’est pas pour rien ! Entre falsifications d’ordonnances et décès par overdose, la situation commençait à ressembler dangereusement à la crise des opioïdes américaine. Mais comment ces nouvelles mesures vont-elles fonctionner ?
Sommaire
Pourquoi cette décision était devenue urgente
Bon, soyons honnêtes, on ne parle pas assez de ce problème. Le Tramadol et la codéine, vous voyez ? Ces antidouleurs qu’on prend parfois sans y penser, ils créent une dépendance terrible quand on en abuse. C’est sournois. Ça commence par soulager une douleur, et ça finit par devenir un besoin.
Les chiffres font froid dans le dos. Sur près de 2 600 ordonnances falsifiées recensées, 873 concernaient ces deux médicaments ! Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg, comme dirait l’autre.
J’ai discuté avec un pharmacien la semaine dernière qui me racontait : « Certains patients font le tour des officines avec la même ordonnance photocopiée. C’est devenu un vrai casse-tête pour nous. »
Le nouveau dispositif : ordonnances sécurisées et validité limitée
L’ANSM a donc tranché. Désormais, pour obtenir du Tramadol ou de la codéine, il vous faudra une ordonnance sécurisée. Vous savez, ces ordonnances un peu spéciales avec filigrane qu’on utilise déjà pour la morphine et certains psychotropes.
Ces documents ont plusieurs niveaux de protection :
- Un filigrane spécifique difficile à contrefaire
- Des mentions pré-imprimées identifiant clairement le médecin
- Une validité limitée à 12 semaines (contre 1 an auparavant)
C’est un peu comme passer d’une serrure simple à une serrure trois points pour protéger votre maison. Nécessaire, mais est-ce suffisant ?
Les pharmaciens entre soulagement et frustration
Philippe Besset, qui préside la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, a accueilli cette mesure avec un enthousiasme… mitigé. « Il était temps ! » m’a-t-il confié lors d’un échange téléphonique. « Ces médicaments sont tellement addictifs qu’on avait besoin d’un cadre plus strict. »
Mais voilà, il y a un hic. Notre bon vieux système d’ordonnances papier, même sécurisées, ressemble un peu à un téléphone à cadran à l’ère des smartphones. Les pharmaciens militent depuis des années pour des ordonnances numériques, qui seraient bien plus difficiles à falsifier et permettraient un suivi en temps réel.
« On utilise encore des solutions du siècle dernier pour résoudre des problèmes d’aujourd’hui », soupirait mon pharmacien l’autre jour. Tu vois ce que je veux dire ?
Médicament | Décès par surdose (2022) | Falsifications d’ordonnances | Mesure prise |
---|---|---|---|
Tramadol | 14 | Élevé | Ordonnance sécurisée obligatoire Validité 12 semaines |
Codéine | 6 | Moyen |
Des résultats déjà perceptibles malgré tout
Il faut reconnaître que les campagnes de sensibilisation commencent à porter leurs fruits. Entre 2022 et 2023, les prescriptions d’opioïdes ont diminué de 6%. C’est un début. Petit, certes, mais prometteur.
J’ai rencontré Sandrine, infirmière en centre anti-douleur, qui témoigne : « On voit moins de patients arriver en situation de dépendance sévère depuis les premières campagnes. Mais le chemin est encore long, très long. »
Car n’oublions pas l’essentiel : derrière ces chiffres et ces mesures administratives, il y a des vies. 14 personnes sont mortes d’une surdose de Tramadol en 2022. 6 autres de codéine. Des drames qui auraient pu être évités.
Ce qui nous attend pour la suite
Alors, ces ordonnances sécurisées, simple pansement sur une jambe de bois ou véritable solution ? Probablement un peu des deux. C’est une étape nécessaire, mais certainement pas la dernière dans ce combat contre l’addiction aux opioïdes.
Et vous, avez-vous déjà pris un de ces médicaments sans réaliser leur potentiel addictif ? C’est souvent là que commence le problème : dans la méconnaissance des risques associés à des médicaments qu’on croit inoffensifs simplement parce qu’ils sont légaux et prescrits. N’est-ce pas le moment de repenser notre rapport aux antidouleurs ?